Après la culture légitime : Objets, publics, autorités
Qu'est-ce que la culture " légitime " aujourd'hui ? Existe-t-il encore des formes
culturelles consacrées dont l'autorité s'imposerait dans la société ? La situation dominante
semble au contraire être marquée par une joyeuse anarchie des goûts et des couleurs. Les
études récentes sur les pratiques culturelles montrent à la fois la stabilité des inégalités
d'accès aux arts les plus reconnus (opéra, théâtre, art contemporain) et le foisonnement de
nouvelles attitudes qui ne s'embarrassent pas des critères de distinction habituellement
retenus par les sociologues. Les essais réunis dans ce volume tentent de faire le point sur la
question en réexaminant l'efficacité des conceptualisations majeures qui ont marqué
récemment la sociologie de la culture (Howard Becker, Pierre Bourdieu, Michel de Certeau,
Richard Peterson), en s'appuyant sur les ressources de l'enquête localisée et en analysant les
figures de la légitimité culturelle à partir de configurations d'objets spécifiques ou de
dynamiques processuelles.
Avignon ou le Public participant : Une sociologie du spectateur réinventé
Jamais l'on n'avait consacré quinze ans d'enquête, quinze ans à un seul et même
terrain d'observation pratiqué et porté par trois générations de sociologues autour d'une
volonté commune de comprendre ce que sont les " publics du Festival d'Avignon ". Nombre
d'artistes - metteurs en scène, comédiens ou techniciens - décrivent leur passage par "
Avignon " comme une expérience relevant presque d'un rituel professionnel. Nous
découvrirons ici qu'il en est de même côté " public "... Faire le Festival d'Avignon relève d'une
expérience singulière, idéale et idéalisée dans une carrière de spectateur. Et pour cause, le
projet du Festival d'Avignon s'est bâti en affichant une volonté originale dans la manière de "
fabriquer " son public. Cette part du contrat pensée en direction du " public " constitue, en
effet, un des moteurs de la forme festivalière à l'œuvre. Si l'idéologie qui baignait le
développement de la culture d'après-guerre l'espère " populaire ", le public, lui, n'a eu de
cesse de se réinventer au gré des métamorphoses du Festival. L'objectif de départ d'Avignon,
revendiqué comme tel par l'équipe Vilar, fut d'attirer dans l'ancienne cité des Papes des
spectateurs écartés jusque-là du théâtre, auxquels il s'agissait de rendre le goût du
spectacle vivant et de donner des motifs de curiosité pour l'art dramatique. " Un art collectif
comme celui du théâtre ne peut témoigner valablement dans l'unique Paris ", déclare Vilar. Il
faut à cette fin être en mesure de " réunir, dans les travées de la communion dramatique, le
petit boutiquier et le haut magistrat, l'ouvrier et l'agent de change, le facteur des pauvres et
le professeur agrégé ". C'est ainsi que s'élabore la légende d'Avignon et de son public. En
s'évadant des théâtres clos, le théâtre du Festival s'impose comme un fait exemplaire et
symbolique de décentralisation culturelle. Construit dans la longue durée, le public
d'Avignon est entré dans le XXIe siècle, doté aujourd'hui d'une expertise sans précédent, qui
fait de lui, ce public dont Vilar avait rêvé et avec lequel Archambault et Baudriller travaillent
désormais : le public participant.
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Public participant : Une sociologie du spectateur réinventé
La
Société vulnérable : Évaluer et maîtriser les risques
Nous vivons dans
une société
de plus en plus vulnérable. Cette fragilité ne vient pas seulement de la concentration des
activités, de leur urbanisation ou de l'emploi de technologies de plus en plus complexes et
dangereuses, elle est aussi le fruit paradoxal d'une amélioration des performances des
systèmes techniques et d'une accoutumance à une sécurité objectivement de plus en plus
grande.
Résultat d'une confrontation inédite entre chercheurs et gestionnaires, cet ouvrage sur le
thème des risques constitue le premier état de la question publié en français.
L'Education populaire et le théâtre : Le public d'Avignon en action
Le livre
s'appuie principalement sur l'observation systématique des débats organisés au cours du
Festival d'Avignon 2005. L'édition 2005 a été particulièrement agitée : elle a été marquée par
une campagne de dénigrement de la programmation et par une contestation assez forte,
émanant d'une partie de la presse, de l'artiste invité jan Fabre. A Avignon s'est construit,
depuis 1947, un mode d'articulation particulier entre culture et politique, entre théâtre et
service public. Il existe un pacte fondateur du Festival, et tous les constats portent à croire
qu'il n'a pas été profondément modifié au cours du temps. Le matériau recueilli permet de
contribuer à l'analyse des formes publiques d'expression sur la culture, et de mieux
connaître ce qu'on peut appeler le public en action, alors que le spectateur est souvent
silencieux sur ses pratiques et ses émotions. Il ne s'agit pas de proposer quelque chose
comme une théorie générale des formes de participation du public, ni même de tenter une
montée en généralité à partir du festival d'Avignon. Simplement, en s'appuyant sur ce qu'il y
a de plus solide dans l'analyse monographique, on s'efforce de caractériser les formes de la
prise de parole contextualisée à propos des objets culturels.
Academic year 2008/2009
© a.r.e.a./Dr.Vicente Forés López
© Charlotte Fernandez
charfer@alumni.uv.es
Universitat de València Press